Pendant une semaine, l’EP Seraing a accueilli, dans le cadre des projets culturels subsidiés par le Collège, une exposition très actuelle sur les biais cognitifs, stéréotypes et préjugés qui influencent nos opinions au quotidien.
« Quelles sont les techniques employées dans les théories du complot ? », « Comment le marketing peut-il nous manipuler ? ». Ces questions, il n’est pas toujours facile d’y répondre. Mais l’EP Seraing et ses élèves ont tenté de le faire au détour de l’exposition « L’expérience critique » réalisée par le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège sur l’importance de l’esprit critique pour aborder la société dans toute sa complexité. « Cela fait partie d’un projet global, indique Evelyne Frankignoul, professeure de citoyenneté à l’EP. Le projet culturel de cette année porte sur la démocratie, et cette expo est en lien direct avec ce programme. »
Abordant des thèmes variés, tels que la géopolitique, l’écologie ou encore le révisionnisme, les affiches qui ont investi le hall de l’école durant la première quinzaine de mars ont pu être employées dans différents cours, comme l’histoire et la géographie. « Le but est que tout le monde puisse s’exprimer, ajoute l’enseignante. Dans mon cours, les élèves choisissent un thème, par exemple les théories du complot. Ils effectuent une analyse puis la recoupent avec leur expérience personnelle. On en discute alors en classe. »
Développer l’esprit critique
L’objectif final, pour le cours de citoyenneté : créer une affiche par classe qui montre l’importance de l’esprit critique dans notre démocratie. « Il est souvent mis à mal par nos émotions, remarque William Thewissen, directeur de l’Espace Tremplin, qui a collaboré avec l’EP sur le sujet. Notre public est adolescent, il peut parfois laisser ses sentiments prendre le pas sur sa raison. Par exemple, les théories du complot jouent énormément là-dessus. On apprend aux jeunes à prendre du recul, à réfléchir. C’est important d’attirer leur attention là-dessus, d’autant plus que l’argumentation fait partie intégrante de leur cursus de français, notamment. » Les affiches ainsi créées seront à leur tour exposées dans l’école.
Pour que cela fasse sens, les professeurs veillent à ce que la participation de leurs étudiants soit en phase avec leur option. Avec les élèves en vente du CEFA, on parle ainsi de consumérisme, du marketing mensonger de certaines marques… « Il faut que chacun se sente impliqué, résume Evelyne Frankignoul. C’est pour cela que la participation du CEFA était importante aussi. Nous voulons vraiment continuer dans ce sens pour nos projets. »