Pour pouvoir porter assistance aux personnes, animaux ou embarcations en difficulté, sur et sous l’eau, les services d’incendie et la protection civile comptent parmi leurs membres des spécialistes formés aux missions (sub)aquatiques.
En province de Liège, cette formation existe depuis 2011, répondant ainsi aux critères édictés dans les arrêtés (royal et ministériel) qui fixent les critères requis pour obtenir ce titre.
Cette formation est donc accessible aux membres des services d’incendie et de la protection civile, à la demande du Commandant de chaque zone de secours, en fonction de l’analyse de risques établie pour chaque zone.
Des qualités physiques indispensables
Pour accéder au 1er niveau de formation, celui de plongeur module 1, les candidats doivent réussir les 3 épreuves d’admission, qui consistent à nager sur une distance de 200 mètre en nage libre, sans arrêt, une distance de 18 mètres à parcourir en apnée et ils doivent aussi remonter un mannequin et le remorquer sur une distance de 15 mètres explique Jimmy Demade, responsable de la formation « Plongeurs » de l’Ecole du Feu de la Province de Liège.
Les deux premières épreuves doivent être effectuées en 8 minutes.
Une formation : 2 modules
La formation est organisée en deux modules. Le 1er, d’une durée de 60 heures, a pour objectif d’enseigner les bases de la plongée. La partie théorique aborde le matériel, l’anatomie, la physique, les tables et moyens de décompression, l’organisation d’une plongée, les incidents/accidents, le milieu aquatique ainsi que la plongée en costume étanche.
Après ces 18 heures de théorie, les candidats s’exercent 18 heures en piscine et ensuite 24 heures en eau extérieure. Ils sont ensuite évalués sur ces différents apprentissages.
Pour participer au module 2, qui permet d’obtenir le titre de plongeur professionnel, les candidats doivent participer à de nouveaux tests d’admission, en piscine et dans une carrière. Ils doivent, entre-autres, remonter d’une profondeur de 10 à 15 mètres, et poursuivre avec un remorquage sur 100 mètres.
La formation de 48 heures du module 2 qui suit demande aux candidats d’être entrainés précise Jimmy DEMADE. Après 14 heures de théorie, les participants doivent encore s’exercer en piscine et en carrière à la communication sous l’eau, au sauvetage en surface, aux techniques de recherche et au relevage d’un corps immergé dans un véhicule.
Une préparation aux tests
Avant de présenter le test final du module 2, les candidats s’exercent à Liège, dans la Dérivation, à l’ombre du Musée de la Boverie. Un véhicule y est immergé en permanence dans le cadre de ces exercices.
Il n’y a pas de navigation fluviale sur la Dérivation, hormis des avirons explique Jimmy DEMADE, ce qui permet donc aux candidats de s’entraîner en toute sécurité pour des situations qu’ils rencontreront. Nous sommes appelés en urgence lorsqu’une voiture tombe à l’eau avec une personne à son bord, lorsqu’il y a une recherche de véhicule signalé disparu, une tentative de suicide, …
Ces exercices ont pour objectif de s’assurer que les candidats ont acquis les techniques nécessaires à des interventions en toute sécurité. Ils sont à tour de rôle plongeur et signaleur. Le vecteur de la communication entre les deux est une corde. Via des saccades, le signaleur indique au plongeur la direction sous-marine à prendre. A l’inverse, le plongeur peur aussi signaler une urgence et à ce moment-là, le signaleur l’aide à sortir et appelle le renfort éventuel.
Les autres exercices consistent à remorquer une personne tombée à l’eau. L’équipement, combinaison, gilet et réserve d’air, pèse plus de 40 kilos et à évacuer un mannequin de la voiture immergée.
Plus de 100 sapeurs-pompiers formés
Depuis la 1ère formation, il y a 11 ans, plus de 100 sapeurs-pompiers ont suivi les formations.
Après l’obtention du niveau 2, ils sont soumis à un recyclage obligatoire tous les 5 ans.
Comme l’explique Rachid, Sous-officier à l’IILE, cette formation est un plus dans le métier de sapeur-pompier : je veux perfectionner mon savoir et connaître la spécificité des missions de mes collègues. La richesse des missions d’un sapeur-pompier tient aussi à leur diversité et c’est une des raisons pour lesquelles Steve et Devy se forment : suivre cette formation permet de compléter la diversité des missions de sapeur-pompier. Cela permet de continuer à aller au feu mais aussi d’intervenir dans ces missions spécifiques.