Le constat est clair : les acteurs de l’aide médicale urgente (secouristes-ambulanciers, infirmiers et médecins urgentistes) sont de plus en plus souvent confrontés à l’agressivité, verbale et/ou physique, lors d’interventions urgentes, tant à l’hôpital qu’en milieu extrahospitalier.
Pour répondre à cette problématique, l’Ecole Provinciale d’Aide Médicale Urgente (EPAMU) propose aux intervenants concernés une formation en « Gestion de l’agressivité ».
« Depuis la crise sanitaire, nous avons constaté une grande intolérance à la frustration », expliquent des infirmières urgentistes : « les familles avaient beaucoup de mal à comprendre qu’elles ne pouvaient pas entrer dans les services ». En dehors de la crise sanitaire, les agressions sont courantes dès l’arrivée de patients aux urgences : « tous ne comprennent pas les ordres de priorité et s’énervent sur nous », ajoutent-elles.
La sécurité avant tout !
L’objectif de ce premier module est triple : pouvoir intervenir en sécurité lors de situations potentiellement dangereuses, éviter l’escalade de la violence et respecter les prescrits légaux.
Un principe de base pour les intervenants est de veiller à leur intégrité physique, c’est une priorité dans toute intervention.
Les comportements humains adoptés face à l’agression et à la violence sont répartis en 4 grandes catégories : la fuite, la défense physique, la manipulation et l’assertivité. Chacun de ces comportements a évidemment des avantages et des inconvénients.
La fuite, par exemple, permet d’éviter l’affrontement, de gagner du temps, tandis qu’un comportement physique défensif, s’il peut donner un sentiment de gestion du danger, peut entraîner une escalade de la violence. La « manipulation » consiste quant à elle plutôt à détourner l’attention de l’agresseur pour assurer sa propre sécurité. Enfin, l’assertivité est la technique privilégiée, qui instaure la confiance et permet d’intervenir sereinement.
Faire retomber la tension
« Un comportement assertif permet de faire retomber la tension », explique Cédric Horman, formateur à l’Académie nationale de Police et chargé de cours à l’Ecole de Police de la Province de Liège. « Bien sûr, si l’agresseur ne change pas de comportement, l’assertivité ne suffit pas », ajoute Claudio Monico, chargé de cours de l’Ecole de Police.
Mais comment adopter un comportement assertif ? « Le principe est de parler en « je » ou en « nous », de montrer son implication, d’être clair, exact, direct, positif et de maîtriser ses émotions », précise Claudio Monico.
En parallèle à l’assertivité, les acteurs de l’urgence doivent continuer à veiller à leur sécurité : garder une distance physique par rapport à l’agresseur et sécuriser l’environnement (être attentif aux objets dangereux, à la circulation routière…) ne sont que quelques-uns des principes enseignés lors de cette formation via des mises en situation.
Complémentairement, un second module va être proposé, basé sur de nombreux exercices pratiques.
Pour en savoir plus sur les modalités de participation, rendez-vous sur le site Internet de l’EPAMU.